Cette période de confinement est un moment de troubles, de chamboulements. Tant au niveau individuel que collectif. Nous pensons qu'il est important de laisser une occasion aux femmes de s'exprimer sur ce qu'elles vivent et ressentent. AWSA-Be encourage les femmes à partager ce qu'elles ont sur le coeur à travers des mots, des dessins, des sons, des vidéos ou ce que vous voulez. Nous gardons les créations bien précieusement, comme une mémoire collective de ce temps de confinement. Les fichiers peuvent être envoyés à l'adresse confinement.awsabe@gmail.com. Merci de nous indiquer si vous acceptez que votre création soit diffusée sur nos réseaux pour encourager d'autres femmes à se libérer mais aussi pour se donner de la force et du baume au coeur entre nous.
On pense fort à vous, l'équipe d'AWSA-Be.
Nous avons déjà rassemblé des témoignages et des réflexions menées au sein d'AWSA-Be. Découvrez notre carnet "Femmes et confinement". Merci encore à toutes ces femmes qui ont participé...
Texte écrit par Noura Amer et relu par Anne-Françoise Bocken.
Le confinement, moi je connais, c’est l’histoire de ma vie que voici !
Ayant vécu la guerre dans mon pays d’origine, ce confinement éveille chez moi un mélange de sentiments contradictoires. D’un côté, comme personnes confinées non touchées par la maladie ou le décès d’un-e proche que nous sommes pour le moment, nous vivons dans le confort d’être chez nous, dans une maison avec jardin et d’avoir tous les moyens nécessaires à une vie quotidienne agréable : nourriture, chauffage, eau chaude, internet, ordinateurs, … D’un autre côté, notre corps et notre âme, déjà traumatisés par la guerre, luttent pour faire la part des choses et ne pas sombrer dans la peur tétanisante. La peur de cet extérieur qui est devenu menaçant, la peur d’une mort possible à laquelle on a pourtant échappé des années durant. Pour la première fois aussi depuis notre exil, nous ici et nos proches éparpillé-e-s de par le monde, nous sommes plongé-e-s dans la même « guerre », nous vivons la même peur.
Fatma Karali nous a envoyé ce super dessin réalisé avec son fils.
"Issa et moi, nous avons fait ce qu'on appelle "les cadavres exquis" avec des dessins... On peut faire ça aussi avec des mots. Chacun.e commence un dessin et puis chaque dix minutes nous nous échangeons les dessins et chacun.e complète le dessin de l'autre... et ça donne ceci."
Fatma a créé le Groupe de Mères Veilleuses- Groupe non mixte réservé aux Mamans solos. Un groupe réservé aux mères solos en Belgique pour libérer la parole et pouvoir dire ce que l'on ressent sans tabous et jugements. Particulièrement précieux pendant ce confinement.
Texte écrit par Khadija Ounchif
Mon expérience de couturière
En 1969, ma famille est arrivée en Belgique, j’étais adolescente, ayant fait mes études primaires au Maroc, j’avais quelques notions du français.
Me voilà donc partie avec ma mère et ma grande sœur pour m’inscrire en première secondaire. A ma grande surprise, le directeur m’a inscrite en cycle d’études professionnelles option COUTURE, plus tard dans ma réflexion de femme en colère, je me suis dit : « bien sûr dans la tête de ce directeur « une fille » doit savoir coudre et tenir une maison. » Et ce n’était pas une école à Molenbeek ou à Schaarbeek mais bien à Uccle.
Découvrez plus de témoignages et nos réflexions avec notre carnet "Femmes et confinement"
Découvrez aussi les petites vidéos #CeQuiNousFaitDuBien et les conseils de notre équipe et de nos membres : Nisrine, Kafaa, Amina, Lamiae